Dessins d'Hernan L. Toro
"On ne peut peindre que son désir."
Hernan Luis Toro
D'un côté vous avez ce qui est écrit, tabulé, ordonné, structuré de façon à ce que vous croyiez que vous faîtes parti d'un ensemble que la tendance actuelle a fini par nommer le "monde". C'est un ensemble organique où s'ajoutent les corps aux corps, les chiffres aux chiffres, les morts aux morts, où ça ne cesse de compter... Un train sans fin où la "sensure" a fini par remplacer "la censure".
Pourtant il continue d'exister quelque chose plutôt que rien... C'est assez mystérieux cette sortie du cycle, du trou, du fini... Il aura suffi d'un trait, d'un simple trait pour percer à jour la lumière, ce n'est que cela et c'est énorme...
L'exposition que Bois et Charbon vous présente ce mois-ci est une déclinaison de ce trait. De jour comme de nuit l'auteur peint, prolonge son acte d'amour en le créant là où avant lui il n'y avait rien, il infinitise la présence de son amour, il l'articule jusqu'à lui donner cette si simple et si difficile lettre : "sa singularité". Positions, couleurs, matières comme autant de notes qui racontent une histoire, celle de la rencontre avec l'aimée et de l'art qui la sert : la peinture.
Bien à vous
Sébastien Braun.