dimanche 2 novembre 2008

Novembre 2008

« Tant va la croyance à la vie, à ce que la vie a de plus précaire, la vie réelle s’entend, qu’à la fin cette croyance se perd… »
A. Breton in manifeste du surréalisme.

Bien devin serait celui qui saurait la suite des événements et comment le poison distillé aux quatre coins du monde va se propager. Ce n’est pas pour autant que nous devions nous plonger dans des livres économiques qui vont, à n’en pas douter, fleurir bon les années à venir. L’ennemi n’est jamais là où on l’attend… Je relisais récemment un entretien d’un écrivain sur la littérature érotique (je mettrais cet entretien sur le blog de bois et charbon) et à travers elle comment ce qui se passe aujourd’hui peut faire sens. Il ne s’agit ni plus ni moins que de trouver un accès lisible à notre existence et de saisir les mécanismes qui nous en auront éloigné cependant que nous vivions…
J’imagine que nombre d’entre nous rêvons d’une révolution, que cessent ces massacres et autres tueries sans nom qui portent hélas notre bannière mais qu’en serait-il si nous nous épargnions l’analyse qui les aura rendu possible? Si nous n’entendons pas qu’une partie de nous-même a désiré cela, a adhéré à ces choix?
La guerre à mener n’est pas juste de se révolter mais de s’immiscer à l’intérieur des structures de notre pensée qui ont fomenté la possibilité qu’un tel monde existe.
Je dis "monde" mais cela n'existe pas, il n'y a pas plus de monde que de nature humaine. C'est ce qu'aimer veut dire.
CQFD
Bien à vous
Sébastien Braun
blog : http://boisetcharbontoulouse.blogspot.com/

mardi 21 octobre 2008

auf einmal einzunhemen banquet d’une fois d’un instant de toutes les fois rue de l’agent Bailly au 5 bis fond de la cour la porte ouvre sur une cour décorée pour l’occasion d’affiches table dressée pour une vingtaine de convives ivresse d’un côte de Beaune déclassé de 1973 les voisins qui nous jettent de l’eau pour mettre un terme aux agapes rien n’y fera la fête est trop belle les amis descendent du toit avec le champagne la vie est prometteuse douce comme cette nuit d’été putain que c’est loin aujourd’hui mais vite regarder la phrase de Seingalt qui surplombe la cheminée « la tristesse me tue » oui oui doucement maintenant cœur voix de cœur accroche toi une dernière fois

jeudi 16 octobre 2008

Octobre 2008
Bois et Charbon 7ème année
Le rêve d’une terrasse…

Bonjour.
Revenir, dire encore, avoir cette joie du retour, du temps qui se prolonge, être heureux de recommencer…
Je crois qu’il nous aura fallu quelques années pour nous habituer à cette nouvelle réalité, celle d’une époque qui ne ferait rien pour nous, qui politiquement n’aurait plus d’envergure, qui même accomplirait nombre d’actes en désaccord profond avec notre conscience…En somme il nous faudrait petit à petit réinventer notre vie loin des idées dont notre enfance fût chargée.
Le temps de notre vie ne pouvant se passer du côté de l’attente, nous réapprenons d’autres gestes, d’autres désirs, d’autres intentions qui rendent moins cruel notre quotidien.
C’est le début, encore que le début.
Beaucoup encore souffrent d’une vie désertée par les nobles combats d‘hier, cherchent encore un ou une qui plierait notre société à la mesure de nos désirs…
Je crois qu’ici nous avons décidé de tenter une aventure autrement, pariant sur l’intention et sur quelques croyances qui nous identifient.
Nous sommes heureux de vous revoir.
Bien vôtre
Sébastien Braun

mardi 7 octobre 2008

OCTOBRE 2008
Encore
Je ne connais qu’une seule heure supportable. Glissée entre les pans d’une mémoire infinie, crevant l’accès interdit d’un corps allé d’une âme , révélant au bord de la pupille ce trait incandescent d’où le songe est venu.
Je suis et je ne suis pas, chaque instant de ma pensée est un défi à la négation dont je suis issu. Qu’il me suffise de croire que je sais pour perdre incontinent la vérité de mes détours.
Ma joie est toujours venue d’une inventée, du croisement entre mon attente et de ce qui la surprenait, chassant le doute par cette irruption de l’émotion du vivant.
Ce fut tel jour la voix de Springsteen sur la route menant à Cadaquès, la jeune fille des beaux arts de Berlin passant toute de noir vétue sur le port de Naxos, la cubaine flamboyante de madrid, la chambre royale sise face au château de Saumur, le sexe qui bat la chamade par le bleu aurifère du crépuscule, etc…
J’aime ce qui refuse à l’ennemi sa proposition .
Il y a une émotion plus forte que le savoir sinon ça n’aurait pas marché…
« Le style c’est l’émotion »
A bientôt
Sébastien Braun

VOCE part 2


Et ce pauvre occident amorçait sa chute lentement docilement il aimait à le croire souvenir de la lettre de Sade aux républicains encore un effort si vous voulez être tu parles la langue s’était divisée en deux l’une continuait sa croisade du falloir vouloir mouroir en fait tandis que l’autre secrète ruminait avalait gémissait à l’ombre des divans en fleurs croisade d’un sens ancien parmi l’hécatombe des chimères je tu il passés au crible d’un ne pas chevillé au corps désincarné de toute une tuerie pire qu’impie impossible à figurer peindre écrire si c’est un homme ah si c’est un homme n’ayez contre lui le cœur endurci car si pitié de lui dieu oui dieu en aura-t-il encore assez de vous je ya no soy no se quelle voix se dissimule au fin fond de votre lever coucher relever sempiternelle roue enrouée sur le rouet filant vos yeux pas vos yeux l’œil est la matrice il n’y a pas de différence entre votre œil et le con d’une femme l’œil pinéal confondu à sa chair ouverte origine du monde maintes et maintes fois exposée comme furieusement niée dégoûtée endoctrinée par les partisans de l’autre trou funeste dit de la vierge ou plus exactement criant maman sort de là ciel bleu ce matin début du cirque chemin de l’école quelques rires beaucoup de bruit elle avait treize ans venait chaque semaine chez moi rattraper ces devoirs s’enferma quelques minutes dans la salle de bain en ressortit nue les deux mains ouvertes l’ait pris dans mes bras doucement ne pas ne pas mais quel miracle ô dame madame vous avez changé mon regard sur les choses à tout jamais chemin de l’école traversée des vignes jeu du gendarme et du voleur au pied des collines qui dominent la baie autrefois la méhari qui à la tombée de la nuit me ramène à la bastide route des roseaux et du chant des grillons la nuit exposée comme une fille relève sa robe l’odeur de l’écume passe et repasse sur ma tête nue d’enfant je lis et j’écoute cet envoûtement céleste entre Cogolin et Grimaud ma première épiphanie début d’une traversée ça ne sans saigne pas disait l’ami et c’est assez drôle finalement ce voyage parallèle ni de face ni de côté plutôt en effleurement en esquive dans l’arène jeux de passes de véroniques la muleta sert de point de visée l’horizon se murmure après tout il n’est toujours pas sûr que nous soyons nés ou si peu souvent j’aime à croire comme je l’aime que si Lol est devenue silencieuse dans la vie c’est faute d’un mot j’aurais dit d’un verbe césure impossible de la volonté du désir du corps comme autant de fois où elle se met à répéter je veux mourir je veux mourir seuil d’un rêve impossible à habiter ça ne démarre pas ce matin et à chaque fois les mots qui ouvrent le manifeste tant va la croyance à la vie à ce que la vie a de plus précaire qu’à la fin elle se perd et pourtant auf einmal einzunhemen

mercredi 5 mars 2008

Présentation Expo mars 2008

*
Dessins de Hernan L. Toro
du 21 mars au 21 mai 2008
















vernissage jeudi 20 mars à 18h00

24 dessins sur papier aquarelle Sennelier 24x32 cm.
Technique mixte : marc de café, sanguine, pierre noire, encre de Chine.


Blogs de Hernan L. Toro :

(Peinture et dessins)

http://workbyhltoro.blogspot.com/

Pictura :

(Works in progress: écriture, dessin et peinture)

http://miradacteon.blogspot.com/

Cabinet des dessins :

(dessin et poésie)

http://miradacteon.blogspot.com/


Une certaine arrogance de l’art contemporain a voulu faire du progrès des arts le propre de sa disparition ; c’était sans compter que l’on peut rencontrer la nudité sous la forme de son éternité. Ces dessins ne souscrivent pas aux prérogatives du temps, en sont leur point de fuite. Hier comme aujourd’hui, demain comme maintenant, encore du nu. Fin’Amor



Montrer la lumière, le nu

La lumière, nous voudrions aller vers elle quand déjà elle vient vers nous. Nous la croyons dehors, elle est déjà sensation. Dehors, dedans ?

Nous ne sommes pas nus dans la nature, nous ne sommes nus que pour quelqu’un. Qui t’a appris que tu étais nu ? Peut-on lire dans la Genèse. La nudité peut passer pour empirique, n’empêche, elle prend effet à partir d’un voilement. D’où résulte que la pudeur soit cortezia dans le savoir.

Cette lumière-là est dans le corps mais n’est pas du corps, et l’empreinte qu’elle nous laisse est fille d’un hybride : dedans dans la trace, dehors par la rencontre. Mais est-ce la lumière, est-ce le corps ? Est-ce dedans ? Est-ce dehors ?

Un lieu hors lieu

Depuis des années, Hernan L. Toro, poursuit un travail où dessins et poésie se partagent le même sillage sur des voies parallèles. S’ils ne se rencontrent pas, ils ont en commun le fait de pointer vers ce lieu qui ne se trouve pas en eux-mêmes. Dans ce sens, ce que dans un poème il dit du poème, peut tout aussi bien s’appliquer à ses dessins. Le poème s’intitule : . Le voici :

le poème n’est

pas dans le poème

ajoutes

même lieu qu’un

plaisir ancien

qui n’use d’aucun mot

et suffit

séparé





*

Le dessin comme Fin'Amor

Entretien avec Hernan L. Toro

"La parole ne dit pas ce que l’on voit, le tableau ne montre pas ce que l’on dit, entre les deux l’intervalle se dérobe. C’est l’impossible qui les fait tenir"




Q — Il y a cette femme qui regarde tes dessins et qui me dit « j’ai déjà vu ça aux Beaux-arts ». Ce qui évidemment m’étonne parce que les Beaux-arts et toi… ça n’a pas été une grande histoire d’amour… J’ai l’impression que dès qu’elle voit un « nu » elle pense académisme pour peut-être ne pas écouter ce qu’elle a sous les yeux. Pourrais-tu lui expliquer la différence entre un « nu » et un « nu » ?

R — Difficile de répondre, je ne pense pas qu’on puisse expliquer. Difficile parce que comment savoir quelle idée se fait chacun de l’art en général, et du dessin en particulier ? Que voit-on ? Comment ? Le goût n’a d’autre préalable que le plaisir ou déplaisir que l’on peut en retirer. Hier, là, je ne voyais aucune nuance, mais maintenant en m’y attardant davantage, si… c’est un peu comme quand on entre dans une pièce peu éclairée, au début c’est le noir complet, puis les pupilles se dilatent, des éclats estompés détachent une silhouette du fond ; fond qui d’abord est bleuté et gris puis ensuite se voit perlé d’ocres, et enfin, il annonce de façon indécise une poussière dorée entourer la figure à contre-jour, si on peut appeler cela contrejour, c’est seulement alors que nous nous tournons vers ce lieu hors cadre, la lumière vient de là, l’autre pièce est éclairée, on devine le beau temps dans le jardin, mais ici l’ombre demeure, Rembrandt reste. Impossible d’expliquer, on ne peut pas se substituer au corps de l’expérience, au séjour d’autrui.

« J’ai déjà vu ça » peut vouloir dire plusieurs choses et en connoter quantité d’autres. Dans le contexte, d’après ce que tu me dis, pour elle la connotation était négative. Mais pour cela il y a plus simple, on peut ne pas aimer ce que je fais.

Quant au dessin, il y a un seul lieu. Pour dessiner il faut aller là. C’est ce qui sépare l’art de la simple expression subjective. On peut se défouler ça peut soulager, pour l’art il faut repasser, refaire le chemin.


Il faut y aller. Est-ce à dire que celui ou ceux qui peignirent la grotte de Chauvet 30 000 ans avant notre ère et, par exemple, Watteau au XVIIIe siècle, ont dû aller au même endroit pour y faire trait ? La réponse est, oui. Quand ils ont découvert la grotte, la qualité artistique du dessin était telle qu’un nom leur est venu à l’esprit, celui de Michel-Ange. Du « déjà vu ». Là nous parlons de 30 000 ans. Ceci me fait penser à ce que Barthes posait comme question, question que selon lui chacun devait se poser — de qui suis-je contemporain ?


Il y a du dessin parce qu’il y a du trait, comme pour la voix dans le chant il y a tessiture. Le trait c’est comme les empreintes digitales, quelque chose d’unique en chacun. Seulement, on a beau l’avoir ce trait, encore faut-il acquérir, il faut y aller.

Avant qu’un dessin puisse voir le jour, des choses se sont inscrites en nous, traces, marques, stigmates, reliquats, legs d’un jour sur terre. Artiste ou pas. C’est cet amont que le dessin est censé rencontrer ; c’est vers cet amont que le dessin reste tourné. Dans le dessin il en va de ce que Proust disait au sujet du livre : « Le livre aux caractères figurés, non tracés par nous, c’est notre seul livre. Non que ces idées que nous formons ne puissent être justes logiquement, mais nous ne savons pas si elles sont vraies. Seule l'impression, si chétive qu'en semble la matière, si insaisissable la trace, est un critérium de vérité, et à cause de cela mérite seule d'être appréhendée par l'esprit, car elle est seule capable, s'il sait en dégager cette vérité, de l'amener à une plus grande perfection et de lui donner une pure joie. » Pour ajouter ensuite (nous sommes dans le « Temps retrouvé ») « Ainsi j’étais déjà arrivé à cette conclusion que nous ne sommes pas libre devant l’œuvre d’art, que nous ne la faisons pas à notre gré, mais que préexistant à nous, nous devons, à la fois parce que qu’elle est nécessaire et cachée, et comme nous ferions pour une loi de la nature, le découvrir. » Michel-Ange disait la même chose de son marbre.

Q — Ces dessins sont pour la plupart une reprise d’un travail antérieur. Certains même sont devenus des peintures. Que vas-tu rechercher dans cette reprise, dans ce recommencer du même thème?

Je suis lent. Le dessin n’appartient pas au temps, moi si. De ce fait résulte une certaine circularité ; il se produit un effet de retour, je dis effet, parce qu’il est plus probable qu’il s’agisse de la persistance de quelque chose, sa réitération. D’un encore. Sans compter que dans le tas il y a beaucoup de ratés, j’apprends de moi-même, des autres. A chaque fois il s’agit de trouver le passage. Comment je sais qu’il y a du dessin là ? Par éclats, par des bribes, c’est quelque chose de fugitif qui se présente, dès lors dessiner consiste à en suivre la trace, lire ce qui est là. Plus l’expérience se répète plus j’approche du tableau, la couleur apparaît. Ce n’est donc pas reprendre un travail passé mais plutôt, revenir là où j’étais, aller là où je suis. Pour le dire on est obligé d’introduire le temps, or cela a lieu dans l’espace.

Pour terminer disons que le désir est indestructible et que l’on peut vivre son corps sous la forme de son éternité.

Q — En repensant à l’origine du monde de Courbet, et à la fascination que ce tableau a exercée pourrais-tu nous dire ce que ce tableau a créé comme écart entre ce qui est montré et ce qui ne se voit pas ; en quoi ce que tu peins raconte bien autre chose que le «voir ».


Courbet. Pour moi c’est toute une histoire et un dessin (ci-contre). Je dois bientôt écrire à ce sujet. A suivre donc.

Autre chose que « voir ». Je ne crois pas que l’opposition soit entre ce qui est montré et ce qui ne se voit pas ou qui serait autre chose que « voir ».


Je ne dirais pas ça comme ça. Car aussitôt c’est pour entendre dans l’arrière-cour des sommations d’invisible dont l’art n’a que faire, une sorte de charité théologique, c’est se tromper de vocation. Si par là l’on voulait chasser l’obscène, c’est raté, on fini avec le gibier en bouche.


L’art n’a pas trait à ce qui se voit, ou ne se voit pas, mais à ce qu’il y a. Le montrer résulte de ce que la parole ne résorbe pas ce qu’il y a. La parole ne peut ouvrir que sur un là. Je ne sais pas si c’est le tableau qui crée cet écart, ou si le tableau, tout comme la parole d’ailleurs, nous le dévoile seulement. L’écart que nous sommes. La parole ne dit pas ce que l’on voit, le tableau ne montre pas ce que l’on dit, entre les deux l’intervalle se dérobe. C’est l’impossible qui les fait tenir.


De cet impossible, l’art est, puisque nous somme en Tolosa, Fin’Amor.



Affiche Expo mars 2008

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Si —

un mot apportait à nouveau le voile

sa constellation

et qu’en user était donner un pas dans le littoral

et si l'horizon de ne pas avoir nombre, muait :

aucune quantité ne serait aussi nue que la rencontre








(cliquez sur l'affiche pour l'agrandir)


si un mot était

prolixe espèce dans ses boucles

comme l’épi pour les grains

un seul dans le littoral

et si, comme le soleil, au moment de se perdre

il laissait cette même couleur sur la pierre

et dressait dans la mémoire

— constellation

alors

alors l’arc ferait retour

on entendrait une chanson










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mardi 4 mars 2008

Galerie 01

Sur papier aquarelle 24x32 cm
sanguine, mare de café, fusain, encre de Chine











































































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Galerie 02

Sur papier aquarelle 24x32 cm
sanguine, mare de café, fusain, encre de Chine







































































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Galerie 03

Sur papier aquarelle 24x32 cm
sanguine, mare de café, fusain, encre de Chine




























































































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Galerie 04

Sur papier aquarelle 24x32 cm
sanguine, mare de café, fusain, encre de Chine































































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